TCB a écrit:Mais bon toi comme moi on sait bien que ce n'est absolument pas ce que veulent les dirigeant... Ils veulent de la croissance, toujours plus de monnaie en circulaiton, toujours plus de consommation...
La crise actuelle est la conjonction d'une crise structurelle (baisse tendancielle du taux de profit) avec une crise monétaire (conséquence de l'explosion du système monétaire international de Bretton Woods).
Afin d'échapper à son implosion, les dirigeants du système vont devoir se mettre d'accord prioritairement sur une refonte d'un nouveau système monétaire international.
L'essentiel des réunions des derniers G20 ont été consacrées à ces discussions là, bien que les medias n'en parlent pas. Puisqu'il n'y a toujours pas de consensus entre nos dirigeants, on se contente de communiqués de presse sur des sujets mineurs comme les paradis fiscaux (sans aucun effet pratique bien sûr).
Le problème du capitalisme est son incapacité à assurer une croissance durable.
Durant les 30 glorieuses, la solution a été de s'appuyer sur le moteur de la consommation grâce à un compromis social qui permettait aux classes populaires de bénéficier de certaines retombées de la croissance. Ce moteur s'est naturellement essouflé, il a donc fallu trouver autre chose.
Ce compromis social n'est finalement plus toléré par les classes dirigeantes qui préfèrent augmenter constamment leur part du gateau au risque de voir le gateau se réduire pour tout le monde.
Dans les années 80, un moteur auxiliaire de croissance a donc été inventé avec la "consommation à crédit".
Les consommateurs (américains notamment) se sont retrouvés inondés de cartes de crédit, et la bulle immobilière a pu aussi donner l'impression fausse aux salariés que l'endettement perpétuel via le système des hypothèques rechargeables pouvait se substituer à leurs salaires en baisse.
Ce second moteur est mort en 2007 avec la crise des subprimes.
Il faut donc trouver autre chose... Mais quoi ?
En attendant, l'anarchie monétaire a préparé les conditions d'une gigantesque bulle du crédit qui ne demande plus qu'à exploser.
On temporise... en transférant les dettes d'un acteur à un autre, du privé vers le public...
Mais les défauts en chaîne sont inévitables. A part se mettre des oeillères et chercher à se protéger le plus longtemps possible de ce risque, nos élites n'ont pas l'air décidées à faire quoi que ce soit. Les libéraux vont simplement chercher à protéger le plus longtemps possible leurs précieuses banques, quitte à ruiner l'ensemble des états et des peuples.
C'est la fuite en avant dans l'anarchie monétaire. Et les deux risques les plus probables sont soit la spirale de la déflation, soit celle de l'hyperinflation. L'un ou l'autre aurait des conséquences terribles, et serait extrêmement difficile à stopper.
La solution (temporaire mais nécessaire tout de même) serait de rétablir un système monétaire international digne de ce nom.
Le meilleur exemple dans l'histoire a été le Gold Standard, un modèle de stabilité.
Le second meilleur exemple était le Gold Exchange Standard de Bretton Woods, mais la stabilité de celui-ci reposait sur une puissance mondiale incontestable : les USA.
Les USA sont en pleine décadence et ne peuvent plus jouer ce rôle, et la Chine n'est pas encore prête...