La presse atlantiste se déchaîne contre le Premier Ministre Prayut à la suite d'une boutade qu'il aurait sorti mercredi lors d'une conférence de presse disant qu'il allait faire "executer les journalistes ne disant pas la vérité".
Cette (mauvaise) plaisanterie a été évidemment prise au 1er degré par un stagiaire de Reuters. Du coup toute la presse lui tombe dessus...
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... tiques.php
http://www.liberation.fr/direct/element/2982/
Prayut n'en est pas à sa première "gaffe" dans le domaine. Plus tôt ce mois-ci, face à un journaliste agaçant et proche de l'ancien régime, il lui avait répondu qu'il avait "très envie de lui mettre son poing sur la gueule".
Ce climat d'hostilité mediatique (y compris en Thailande) met le régime sous pression. C'est en gardant celà à l'esprit qu'il faut tenter d'interpréter les nouvelles déclarations de Prayut tenues jeudi soir face à une trentaine de diplomates étrangers (les USA ont boycotté la réunion, et les ambassades occidentales n'ont envoyé que des sous-fifres).
Prayut a déclaré qu'il s'apprêtait à lever la loi martiale pour la remplacer par l'article 44 de la Constitution provisoire.
Cette déclaration, non-concertée ni avec le gouvernement ni avec la Junte, et que Prayut présente comme une décision personnelle est certainement liée au contexte de pressions internationales.
Malgré toutes les critiques maintes fois entendues à propos de la Thaïlande, ce pays n'est pas une dictature militaire. Les institutions thaï (Justice par exemple) fonctionnent en toute indépendance vis à vis de l'Armée.
Mais si l'on se fie à une lecture littérale de l'article 44, la Junte pourrait en cas de besoin obtenir des pouvoirs dictatoriaux en invoquant cet article, donc une situation bien pire que la loi martiale...
@Monsieur Prayut, Premier Ministre de Thailande - ประเทศไทย: นายกรัฐมนตรี ประยุทธ - เรียนท่าน
Monsieur Prayut, nous vous sommes reconnaissants de tout le travail accompli de votre part, d'être parvenu à préserver la paix civile et d'avoir protégé les citoyens dans une période critique de l'Histoire de la Thaïlande. Les thaïs et amis de la Thaïlande doivent beaucoup à votre courage.
Certaines réformes ont avancé grâce à vous, et le travail est proche de se terminer.
S'il vous plaît ne reculez pas avant qu'il soit complètement achevé. Le calendrier des réformes et de l'organisation des prochaines élections doit être maintenu.
Et surtout nous attendons de vous que vous respectiez votre promesse de ne plus interférer dans les affaires politiques une fois votre travail accompli.
Merci à vous.
Bisous (c'est de trop ?)