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Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Sam 15 Nov 2014 19:42
par maraboo666
Le plan secret de Poutine pour détruire l’OTAN.
Les 11 et 12 septembre derniers s’est tenue la réunion d’une organisation dont la plupart des américains n’ont jamais entendu parler. La couverture des médias grands public était à peu près inexistante.

La réunion s’est tenue à Dushanbe, la capitale du Tadjikistan, un pays que peu d’occidentaux sauraient situer correctement sur une carte. Mais vous pouvez parier votre dernier rouble que Vladimir Poutine sait exactement où se trouve ce pays. Car le groupe qui s’est réuni là-bas est le bébé du président russe. Il s’agit de l’organisation de coopération de Shanghai, constituée de six états membres : la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, le Tadjikistan, et l’Ouzbekistan.

L’organisation de coopération de Shanghai (OCS), a été fondée en 2001 pour donner une réponse collective à l’extrémisme et assurer la sécurité des frontières. Mais son véritable but est plus large. Poutine la voit dans un contexte plus vaste comme un contrepoids à l’OTAN (une position que l’OCS ne nie du reste pas). Sa ligne de conduite officielle est de promouvoir le non-alignement, la non confrontation, et la non interférence avec les politiques des autres pays mais ses membres conduisent des exercices militaires conjoints.

Pourquoi devons-nous porter attention à cette réunion au milieu de nulle part ? Parce qu’évidemment, tout ce qu’entreprennent de manière conjointe la Chine et la Russie justifie notre attention. Et il y a beaucoup à dire à ce sujet.

Depuis la création de l’OCS, la Russie a avancé précautionneusement, afin que le groupe ne devienne pas un cheval de Troie pour l’expansion de la Chine dans ce qu’elle considère comme son espace stratégique, l’Asie Centrale. Dans le même temps, Poutine a noué de nouvelles alliances partout dans le monde aussi vite qu’il a pu. S’il veut contrecarrer l’hégémonie globale US, il aura besoin d’autant d’alliances que possible.

De nombreux observateurs ont prédit que la réunion de Dushanbe serait historique. Ils s’attendaient à ce que l’organisation s’ouvre à de nouveaux membres. Cependant, cette réunion a été focalisée sur la situation en Ukraine. Les membres de l’organisation ont soutenu les positions russes et apporté leur soutien à la poursuite des pourparlers dans le pays. Ils ont salué les accords de Minsk et l’initiative du président russe en faveur de la paix.

Cependant, l’idée d’inclure de nouveaux membres est passée à la trappe. De nombreux pays cherchent à rejoindre l’organisation depuis des années. Maintenant, avec la présidence tournante de l’organisation passée à Moscou, et la tenue du prochain sommet en juillet 2015 à Ufa en Russie, les conditions seront favorables à une expansion de l’organisation l’été prochain, a déclaré Poutine.

A cette fin, les participants au sommet de Dushanbe ont signé un document commun qui aborde les questions suivantes : « un mémorandum sur les obligations des états candidats pour obtenir le statut d’état membre de l’OCS », et «sur la procédure d’octroi du statut d’état membre de l’OCS. »

Ceci est extrêmement important aussi bien pour la Russie que pour les occidentaux car les nations désireuses de rejoindre l’OCS sont des acteurs géopolitiques majeurs : l’Inde et le Pakistan. Et un autre acteur majeur attend également de rejoindre l’organisation : l’Iran.

En expliquant le report de l’admission de ces pays, l’assistant du président Poutine, Yuri Ushakov, a fait une déclaration très franche. Il a dit aux médias russes que cette expansion était prématurée à ce moment là, à cause des difficultés potentielles liées à l’acrimonie entre la Chine et l’Inde, et l’Inde et le Pakistan, mais également aux sanctions occidentales contre l’Iran. Ces sources de conflits auraient pu affaiblir l’alliance, ce que la Russie veux éviter.

Amener à la même table des pays antagonistes requerra de délicates manoeuvres diplomatiques, mais il s’agit d’un exercice dans lequel Poutine excelle (qui d’autre a réussi à maintenir d’excellentes relations à la fois avec l’Iran et Israël ?).

Comme toujours, Poutine n’a pas une réflexion à court terme.

Les priorités de la présidence russe sont les suivantes : renforcer le rôle de l’OCS pour la sécurité régionale, porter des projets économiques multilatéraux majeurs, améliorer les liens culturels et humanitaires entre les nations membres, et dessiner une approche globale aux problèmes mondiaux. Il prépare également le développement stratégique de l’OCS pour la période 2015-2025, et pense que ces objectifs devraient être finalisés pour le prochain sommet.

Nous devrions prêter attention à ce qui se déroule au sein de l’OCS. L’Inde et le Pakistan vont rejoindre l’organisation, et l’Iran suivra peu après, ce sera un tournant majeur du jeu géopolitique.

Poutine est en train de prendre le leadership d’une alliance internationale qui comptera quatre des dix états les plus peuplés au monde, le population combinée des pays membres comptera près de 40 % de la population mondiale avec presque 3 milliards de personnes. Elle englobera les deux économies mondiales les plus dynamiques. Avec l’Iran, ses membres contrôleront près de la moitié des réserves de gaz naturel. Le développement des réseaux de gazoducs et de pipelines d’Asie vont doper les pays de la région sur le plan économique et vont les rapprocher plus étroitement.

Si Poutine suit cette voie, l’OCS ne deviendra pas seulement une rivale de l’OTAN, mais pourra façonner une nouvelle structure financière qui entrera directement en compétition avec le FMI et la Banque Mondiale. La nouvelle banque de développement des BRICS, lancée l’été dernier au Brésil, était une première étape dans cette direction. Et cela conduira a détrôner le dollar comme monnaie de réserve internationale avec des conséquences catastrophiques pour l’économie US.

Comme je l’ai dit dans The Colder War, je pense qu’il s’agit du but ultime de Poutine : mener un assaut contre le dollar qui ramène les états-unis au rang d’une nation ordinaire… et dans le même processus, élever la Russie le plus haut possible.

Ce qui s’est passé au Tadjikistan cette année et ce qui se passera à Ufa l’été prochain, voilà des événements réellement capitaux.

(Source : ZeroHedge)

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Sam 15 Nov 2014 21:50
par Wulmo
Article tres intéressant.

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Dim 23 Nov 2014 20:21
par maraboo666
Image
Le piège en or du maître d’échecs Poutine.
http://www.goldstockbull.com/articles/grandmaster-putins-golden-trap/
La traduction par E/R >
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-piege-en-or-du-maitre-d-echecs-Poutine-29277.html
NB > Le titre ne doit pas être pris au sens figuré...Il est fortement question du GOLd et du PETROLE dans ce piège économique de "dédollarisation" mis au point par les russes et les chinois!

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Lun 24 Nov 2014 20:14
par Wulmo
Tout cela est inquiétant pour nous.
Sans or et sans resource énergétique, l'occident sera le tiers monde de demain.

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Mar 25 Nov 2014 02:15
par trapeze
D'un autre côté, l'occident a creusé sa propre tombe depuis des années.

La suffisance, l'insolence, le mépris envers tous les autres pays du monde...il y a un moment où cela se doit se retourner contre lui. Il semble que ce soit pour bientôt.

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Mar 25 Nov 2014 04:42
par POL
trapeze a écrit:D'un autre côté, l'occident a creusé sa propre tombe depuis des années.
La suffisance, l'insolence, le mépris envers tous les autres pays du monde...il y a un moment où cela se doit se retourner contre lui. Il semble que ce soit pour bientôt.


Il faudrait egalement preciser que le "monde occidental" c'est moins d'un milliards d'habitants, et que leur poids financier estimé a plus de la moitié de l'ensemble de la planete est egalement une petite escroquerie. je m'explique, quand on demande un devis a un prestataire en occident, plus personne ne se deplace a moins d'un kilo€. dans le reste du monde on peut avoir la prestation pour 100€ et souvent moins, je sais, je sais, tout ces "negres" travaillent comme des "bougnoules", mais quand meme, je connais pas mal de pays ou les immeubles tiennent debout et ou les voitures roulent, et les gens se soignent avec des medocs a 1€ la boite.
Donc si on ramene les surfacturations systematiques a leur vraie valeur marchande on constate que l'occident fait plutot moins bien que le reste de la planete et surtout que s'ils ne se sortent pas rapidement les doigts du c :lol: l, ils vont disparaitre, noyés au milieu des allocataires d'aides diverses, dispendieuses et injustifiées.... pendant que les "sauvages" travaillent et engrangent des valeurs.

POL

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Mar 25 Nov 2014 15:50
par Dan
maraboo666 a écrit:Le titre ne doit pas être pris au sens figuré...Il est fortement question du GOLd et du PETROLE dans ce piège économique de "dédollarisation" mis au point par les russes et les chinois!


En regardant de tres pres, il semblerait quel les reserves d'or de la Chine s'elevent a 16 000 tonnes..
https://www.bullionstar.com/blog/koos-j ... ly-16000t/

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Ven 28 Nov 2014 08:12
par maraboo666
CE N'EST PAS "SECRET", MAIS AU CONTRAIRE TOUT A FAIT OFFICIEL:
Le président russe Vladimir Poutine a promulgué lundi une loi interdisant de financer les partis politiques russes de l'étranger, rapporte mardi le site des informations juridiques officielles russes.

Adoptée par le parlement russe le 19 novembre dernier, la loi interdit aux partis politiques d'effectuer des transactions financières avec les Etats, entités et individus étrangers, les apatrides, les organisations et mouvements internationaux, les ONG ayant le statut d'agent étranger, ainsi qu'avec les entités russes dont le capital est détenu à plus de 30% par des étrangers.

La Russie compte plusieurs partis politiques importants, ainsi que des dizaines de petits partis formés suite à la libéralisation de la loi sur les partis en 2012.

Les grands partis sont représentés au parlement fédéral et dans la plupart des parlements régionaux. Le budget est leur source de financement principale. Ces partis ont notamment reçu 4,2 milliards de roubles budgétaires (75,6 M EUR) au premier trimestre de 2014.

(MOSCOU, 25 novembre - RIA Novosti)
PS> Je suis étonné d'apprendre cette nouvelle: je croyais que C'ETAIT DEJA FAIT!
En tous cas, C'EST VITAL...même si je ne crois pas en la possibilité d'un "Euromâidan" sur la Place Rouge.
Pourtant j'aurais bien aimé voir le Sayan BHL se faire offrir un aller-simple pour un CDI en Sibérie... :mrgreen:

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Lun 1 Déc 2014 18:38
par maraboo666
Les dernières décisions de Poroshenko peuvent sembler, à première vue, surprenantes. Pourquoi couper totalement le Donbass, si l’Ukraine ne veut pas y renoncer? L’absence de reconnaissance plus ouverte de la part de Moscou surprend tout autant. Certains analystes politiques russes y ont apporté une explication intéressante. La non reconnaissance des Républiques de Donetsk et Lugansk est une garantie contre une intervention militaire directe de l’Ukraine en Crimée.

Le jeu diplomatique qui se joue entre l’Ukraine et la Russie a souvent de quoi surprendre. Dernièrement, afin de parfaire le blocus initié par le blocage des comptes en banque des habitants de la zone hors contrôle de Kiev, le Président ukrainien annonce la fermeture de tous les services publics ukrainiens (écoles, hôpitaux, services administratifs, etc.) et de toutes les entreprises publiques et de leurs filiales dans les territoires contrôlés par les combattants.

Cela peut surprendre, car c’est une sorte de renoncement. L’Ukraine abandonne donc ouvertement la zone aux combattants. Elle leur abandonne également les services publics, les entreprises et les habitants. C’est donc une zone morte pour l’Ukraine.

Et c’est justement ce qui est en jeu: la mise à mort du Donbass, avec l’aide de l’hiver. Car le but de tout cela est la Crimée, et à travers la Crimée, la Russie. Et afin de mieux conduire toute cette opération, Poroshenko propose de recourir à des spécialistes étrangers. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de s’entourer de consultants, ils sont déjà sur place. Non, il s’agit de leur laisser les rênes de l’Etat.

Ainsi, le Gouvernement va voir arriver des ministres et des vices-ministres étrangers. Cela permet à Poroshenko de résoudre deux problèmes. Le premier, intérieur, dans son conflit avec Yatséniuk. Il ne peut imposer au Premier ministre ses candidatures. Il contourne ainsi le problème en proposant des étrangers, ce que Yatséniuk ne peut refuser, permettant ainsi à Poroshenko de ne pas perdre la main sur l’exécutif. Le second aspect, sur le plan international, cela permet de laisser plus de marge de manœuvre aux dirigeants du pays. Evidemment, il n’y aura pas d’américains (ce serait trop évident), mais des géorgiens (l’ancien ministre de la justice, Z. Adeichvilli, qui est actuellement accusé dans son pays d’excès de pouvoir, de maltraitance envers les détenus et de fabrication d’affaires pénales), des spécialistes polonais et baltes. Et ce dans des domaines clés comme l’agence de lutte contre la corruption, le ministère de l’intérieur, les finances, les infrastructures et l’énergie. Ce qui est largement critiqué par les députés du Bloc d’opposition.

Ainsi l’Ukraine affiche ouvertement son instrumentalisation. Cela complète le tableau. Comme nous l’avons publié, l’aide militaire apportée à l’Ukraine concerne également la marine. Ce qui surprend après le départ de la Crimée. Sauf à retenir l’idée selon laquelle, il faut faire rentrer la Crimée. Et ici, certains analystes avancent une interprétation intéressante.

L’Ukraine veut reprendre la Crimée et forcer ainsi la Russie à réagir. L’Ukraine le veut, ou on le veut pour elle, maintenant ça ne change plus rien à la donne. Si les forces armées dites ukrainiennes attaquent la Crimée, la communauté internationale ne bougera pas, car tous reconnaissent ce territoire comme appartenant à l’Ukraine, qui va donc simplement chercher à le récupérer. Si la Russie intervient en réponse, elle envahit l’Ukraine et sera condamnée par la communauté internationale, encore plus violemment que maintenant. Et les conséquences économiques, politiques et sociales peuvent être considérables à l’intérieur. Car il ne s’agit pas de la menace d’une attaque militaire directe. C’est une autre guerre qui a lieu ici.

Dans ce schéma, les Républiques de Donetsk et de Lugansk, dont l’indépendance n’est pas reconnue, sont fondamentales dans le jeu russe. Car si l’Ukraine attaque la Crimée, la réponse peut venir des combattants du Donbass, qui eux, ukrainiens, peuvent répondre, voire en allant vers Kiev, leur capitale. Donc, tant que la Russie ne reconnait pas le Donbass, Kiev ne peut pas bouger. Car, il y a trop de risques, vue la faiblesse de l’armée ukrainienne aujourd’hui.

D’où l’intérêt de lancer cette opération de prise en otage des populations civiles, ou du blocus lancé par Poroshenko. Il ne veut pas faire craquer les populations locales pour les faire rentrer dans le giron ukrainien, il sait très bien que c’est beaucoup trop tard pour cela. Il pousse la Russie à la faute. Comment laisser les gens mourir de faim? Comment ne pas intervenir? Les convois humanitaires (le 8e vient d’arriver) ne permettent que la survie d’une partie de la population locale. Avec l’hiver, la situation va rapidement être dramatique. Et si la Russie reconnait le Donbass, le conflit alors ne serait plus intérieur à l’Ukraine.

Donc, soit la Russie intègre le Donbass pour le sauver en mettant en péril son équilibre interne, car l’attaque de la Crimée et la nécessaire riposte sont difficilement évitables, soit la Russie ne réagit pas, mais les convois humanitaires n’étant pas suffisant, elle se rend complice d’un génocide, ce qui va mettre en péril son équilibre politico-social intérieur.

Maintenant, les cartes sont entre les mains de la Russie, qui nous a habitué à plus d’un retournement de situation. Voyons. Mais espérons que la réponse ne tardera pas trop, les habitants du Donbass, sinon, ne seront plus là pour le voir.
Karine Bechet-Golovko

Re: La stratégie secrète de Poutine

MessagePosté: Mar 2 Déc 2014 02:15
par trapeze
Que faut il comprendre derrière la dernière décision de Poutine de mettre un terme au projet South Stream (gazoduc) ?
Reporter les capitaux prévus à sa construction vers d'autres projets avec des partenaires plus fiables?

Article sur Romandie

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