Même si le prix du pétrole continue à remonter, l’inflation sous-jacente de la zone euro va rester nettement inférieure à l’objectif d’inflation de la BCE. Même si l’inflation totale varie beaucoup en raison des variations du prix du pétrole, la BCE peut donc vouloir, dans le futur, rendre sa politique monétaire encore plus expansionniste. Mais que pourrait-elle alors faire ?
• accumuler des réserves de change en devises pour déprécier l’euro (surtout s’il se réapprécie avec la hausse du prix du pétrole) est contraire à ses engagements internationaux ;
• acheter des actifs risqués (corporates high yield, actions, tranches mezzanines et equity d’ABS) est contraire à ses principes ;
• de la pure « helicopter money » n’est pas comptablement acceptable ;
• baisser davantage les taux d’intérêt devient contre-productif, dégradant la situation des banques.
On parvient probablement à une situation où la BCE devra se résigner à ce que l’inflation de la zone euro reste aux alentours de 1%.
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=90549
" Pays périphériques de la zone euro : il ne peut pas y avoir convergence rapide des revenus s’il n’y a pas de mobilité du capital à l’intérieur de la zone euro. "
Depuis la crise de 2008-2009, la mobilité du capital est devenue très faible entre les pays de la zone euro. Les pays de la périphérie, qui avaient des déficits extérieurs très importants avant la crise, sont maintenant contraints à avoir un chemin de croissance compatible avec l’équilibre de leur balance courante. Ceci réduit considérablement la vitesse de convergence du revenu des pays périphériques vers les pays du cœur de la zone euro :
• si le capital circule librement entre les pays, il égalise les productivités marginales du capital des différents pays, donc fait converger leurs revenus, bien sûr s’il est correctement utilisé, ce qui n’a pas été le cas avant 2008 ;
• si le capital ne circule pas, chaque pays doit utiliser son épargne domestique pour accumuler du capital et réduire la productivité marginale du capital, ce qui ralentit considérablement la convergence du revenu dans les pays où le capital par tête est initialement plus faible, même s’ils font un effort d’amélioration de la compétitivité et de compression de la consommation. Ceci fait apparaître un risque politique dans ces pays.
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=90547