Bonjour,
Trappe a écrit:S'agit il d'une "pub" de l'organisation de l'armée secrète" ?
Ce serait assez probable puisque l'OAS a en effet utilisé ce moyen de propagande.
Lire à ce sujet cet article de Monnaie magazine, "Monnaies et propagande" :
http://www.monnaie-magazine.com/dossier ... propagandePropagande et contremarques
Dans de nombreux cas, la contremarque des monnaies par adjonction d'un ou plusieurs poinçons, en creux, est un élément de la lutte contre le pouvoir central. Par exemple, pendant l'Empire, les partisans de la royauté apposent des fleurs de lys sur les monnaies de la Révolution ou des effigies de la chouette (des Chouans) sur les pièces de Napoléon. A la fin du Second Empire, et après la chute de Sedan, nombre de pièces de Napoléon III seront détournées par des graveurs amateurs pour manifester le mécontentement du public. C'est ce qu'on appelle des “monnaies satyriques”. Les plus récentes de ces contremarques sont, vraisemblablement, celles apposées par l'OAS sur des monnaies de la Ve République. Plus récemment, l'agence de publicité “Pile ou pub” qui, dans les années 80 créa des supports publicitaires autocollants spécifiques, de la taille des pièces de 10 francs “Mathieu” destinés à être apposés sur ces pièces. Après une hésitation du gouvernement, elles furent interdites sous le fallacieux prétexte qu'elles pouvaient permettre la circulation de monnaies contrefaites.
Billets et propagande
Avec le développement des techniques d'impression le billet devient également un vecteur de propagande. Comme pour les monnaies métalliques ils supportent à la fois des messages visuels et des légendes véhiculant des idées politiques, ou même religieuses. Mais, plus faciles à reproduire, ils ont aussi constitué un support privilégié pour la propagande. Prenons quelques exemples : pendant la guerre d'Algérie, un document circulait reproduisant, d'un côté, un billet de 10.000 francs de la Banque d'Algérie et de Tunisie et, au revers figurait, en français et en arabe, une incitation aux combattants du FLN à rendre les armes moyennant un pécule de 10.000 francs. Dans le même temps, l'OAS reproduisait le célèbre 100 NF Bonaparte avec, au revers, le portrait du général Salan et la mention “L'armée Secrète n'est pas une faction politique. C'est une véritable armée visant à mobiliser les Français pour la défense des libertés fondamentales, la justice sociale et pour le maintien de l'intégrité du territoire national”. On connaît de nombreux billets de ce type : imitations de billets de 100 shillings par le parti communiste autrichien, billets de la banque de la “République du Québec”, billets cubains que les troupes, débarquées lors de l'opération ratée de la Baie des Cochons, devaient mettre en circulation à la place de la monnaie castriste, papiers monnaie de l'éphémère république indienne Sikh du Khalistan...