Tous les détails de l'opération décortiqués et analysés par Maître Berruyer >
http://www.les-crises.fr/comment-la-bce-se-moque-du-monde/PS> Après lecture, je suis obligé de reconnaître qu'Olivier a fait TRES fort.
IL réussit à expliquer le QE aussi bien aux "nuls" qu'à ceux qui pensaient en avoir compris un bout...
MAGNIFIQUE DEMONSTRATION: texte, graphiques + commentaires A LIRE AB-SO-LU-MENT et encore bravo pour l'équipe des éconoclastes dont il faut saluer le travail!
@ Iron Man
Et puis je rejoins la remarque de Maraboo: "Comment les allemands ont pu laisser passer un truc comme ça ?"
Du coup, on a la réponse à notre question.
Dans la pire des hypothèses, Le risque allemand est réduit à 26% des 20% du montant total des rachats de la BCE sur la période considérée (1100).
Perso, je trouve 57.2...Ce qui permer à O.B D'affirmer:
cela revient à dire que c’est chaque banque centrale nationale qui va racheter les obligations de son propre gouvernement sur le marché secondaire…
C’est une vraie innovation (et j’avoue ne même pas voir comment c’est juridiquement possible) : jusqu’à présent, l’EuroSystème (= toutes les banques centrales nationales) était à 100 % solidaire (...)
L’Allemagne traine les pieds, mais elle ne s’est pas opposée ici à la mesure, vu que, au pire du pire, ne lui couterait qu’une cinquantaine de milliards – vu que 80 % de pertes seront pour les pays acheteurs de dette…
Question subsidiaire: peut-on encore parler d'une "Eurozone" de monnaie unique jusqu'à 20% ?
Et faut-il recommencer à trier les billets commençant par la lettre X ?
Peut-être pas.
Il semble bien que ce "faux" QE, qui n'est une émission de "planche à billets" que pour environ la moitié de 8% du total aura ZERO impact sur l'inflation classique des prix à la consommation et des salaires. (voir + loin)
En revanche, ça risque de gonfler à bloc certaines bulles d'actifs (Actions, Immo) dont les possédants savent aujourd'hui QUI remercier!
Je souscris pleinement à ce commentaire (à la suite de l'article d'O.B) qui me semble très pertinent >
L’annonce de la BCE est plus subtile encore que ça.
Déjà, 80% du QE sera souscrit par les banques centrales nationales. C’est une nuance très importante. Les échanges en base monétaire entre banques de pays différents de la zone euro doivent être compensés au niveau de leurs banques centrales. La responsabilité de chaque banque centrale sur son QE, ça veut dire que la banque centrale d’un pays exportateur aura le droit de refuser un actif transféré par la banque centrale d’un pays importateur en paiement d’un achat si elle estime cet actif surévalué.
En gros, la Bundesbank pourra refuser les titres de dette de l’Etat grec que la banque centrale grecque proposerait en paiement des importations grecques si elle estime que ces titres sont surévalués. Autrement dit les pays de l’eurozone qui procèderont à un QE au-dessus de la valeur du marché (la source de l’effet inflationniste d’un QE) ne pourront pas utiliser la base monétaire émise pour payer des importations ! Donc en pratique, les banques centrales nationales ne procèderont pas ou très peu à des achats au-dessus de la valeur de marché.
Les 12% de QE financés par le MES ne seront pas inflationnistes non plus, puisqu’ils seront payés avec des actifs déjà existant et pas de la nouvelle base monétaire.
Reste les 8% qui seront directement achetés par la BCE au niveau euroland. Draghi a annoncé que les dettes seraient achetées au prorata de la participation de chaque pays dans la BCE.
France+Espagne+Italie+Portugal+Grèce = environ 48% du capital de la BCE
Les pays du Nord et de l’Est de l’eurozone sont sur la ligne allemande : l’inflation jamais. Donc leurs banques centrales achèteront très probablement de la dette au prix du marché, pas plus.
Draghi a annoncé 1140 milliards d’euros de QE. En réalité, il n’y aura d’effet planche à billets que sur la moitié de 8% de cette somme, ce qui réduit grandement l’ampleur des dégâts.
Si l’inflation continue de baisser, ce qui ne va pas manquer d’arriver vu le pétard mouillé de Draghi, les banques centrales pourront revendre facilement à bon prix les obligations publiques saines qu’elles auront achetées, vu que leur valeur aura augmenté avec la déflation.
Comme pour les LTRO auparavant, la BCE pourra alors repurger son bilan, d’ici deux à trois ans.
Pour la énième fois depuis le début de la crise, la très orthodoxe et très ordolibérale BCE a fait croire à toute la presse qu’elle lâchait les rotatives alors qu’il n’en est rien.
CQFD.