INTERVIEW - Les craintes autour des dettes européennes ont confirmé que l’or a repris son rôle de valeur refuge. Pour Anne Ruffin, gérante d’Amundi, Le changement de cap des banques centrales – elles sont désormais acheteuses d’or – a convaincu les investisseurs de considérer l’or comme investissement de long terme.
lefigaro.fr / jdf.com – Après avoir enchaîné les records à plus de 1260 dollars l’once, l’or a atteint un plus bas depuis un mois à moins de 1200 dollars. Est-ce une nouvelle tendance ou une simple correction ?
Anne Ruffin – Ce mouvement est une correction technique, logique après que l’or a établi une succession de records. Elle est donc bienvenue, car une hausse rapide du cours de l’or aurait ramené les craintes de bulle. Le métal jaune a quand même progressé de près de 400 dollars en deux ans et demi et le voir aux environs des 1200 dollars est le signe d’un intérêt plus marqué que prévu sur le secteur. En dollars, l’once a progressé de près de 10% depuis début 2010 et de plus de 27% sur un an.
Depuis le point bas de l’or en décembre 1998, l’or a gagné 20% en moyenne par an. La progression du cours de l’or pourrait désormais se faire sur un rythme plus lent. Il faut reconnaître que depuis une semaine les nouvelles sur les dettes européennes sont meilleures, notamment en ce qui concerne le rythme auquel le plan d’austérité de la Grèce permet de d’éponger ses dettes. L’euro est donc logiquement reparti à la hausse, et le dollar et l’or à la baisse. La crise a confirmé une nouvelle tendance : la relation inverse entre le billet vert et l’or (qui veut que lorsque l’un augmente, l’autre baisse) est pour le moment suspendue.
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