@ Stéphane et aux autres
Bon Bah...Frédéric Lordon s'est finalement exprimé sur ce Brexit dans ce style horripilant qui est le sien.
On peut évidemment faire l'impasse sur la forme en partant du postulat que cela n'a pas d'importance, mais justement je n'en suis pas si sûr.
A l’heure où triomphe dans les médias la nov’langue de la gouvernance globale et comme le serinent P.Hillard, F.Asselineau et bien d'autres depuis Boileau:
Ce qui se conçoit bien s'énonce Clairement
Ce n'est pas anodin. Cela évite cette facilité de s'en prendre à tout le monde au prétexte de ne vouloir plaire à personne et de noyer le poisson sur ses propres intentions...
On sent bien en écoutant Lordon toute la difficulté qu'il éprouve à se satisfaire du vote des britanniques.
C'est normal: il a beau chercher partout, il ne voit pas de parti de vraie gauche
(selon lui) porteur du projet.
Alors bien sûr il lui est encore plus difficile de critiquer ce "Brexit" même non identifié "...
Ca la foutrait mal quand même pour un penseur de la "gauche radicale antilibérale"! Et il en est réduit à prendre son petit plaisir de gourmet en catimini au spectacle pitoyable de la bêtise assumée du camp européiste, lequel ne manque assurément pas de chefs d'escadrille!
On ressent comme un malaise.
Et l'on note qu'il y a déjà une différence énorme avec le discours de Jacques Sapir, aussi bien sur le ton que sur le fond de l'analyse politico-économique.
Contre les instances de la domination capitaliste de L'UE, F.Lordon ne se satisfait pas d'un EXIT. Il veut un "LEFT-XIT".
SOIT.
Il est vrai que je rejoins nos 2 lascars et aussi Stéphane sur l'affirmation qu'une "bonne" sortie
consiste en un nécessaire contrôle des capitaux, une réquisition des banques, et une "Nuit du 4 août" sur la finance,
Et je pourrais même aller encore un peu plus loin avec Francis Cousin...
Cela dit, sur l'autoroute de la terreur, il n'y a que 2 options: RESTER ou SORTIR.
Et c'est le peuple britannique qui devra décider de la suite en toute souveraineté si le camp d'en-face ne lui vole pas sa victoire avant, ce qui est le plus probable malheureusement...
Des référendums volés et violés depuis Maastricht jusqu'à la "gauche radicale Syriza", on n'a même vu que ça jusqu'à présent!
Alors le moment est-il venu pour les exigences clivantes et groupusculaires ou pour former un FRONT le plus large possible, recoupant en gros le groupe des "nonistes" de 2005?
Là encore, on mesure l'abîme stratégique qui sépare nos 2 économistes, l'un accusant l'autre de "dérive droitiste" et de faire le jeu du FN.
Bon. OK. F. Lordon n'utilise pas toute la violence des mots de Pierre Moscovici, mais on s'en rapproche...
Je pense aussi qu'il n'a pas pris la mesure des concepts marxistes de "l'armée de réserve du capital" qui conduit inexorablement à relativiser sa position immigrationniste (la même que elle du MEDEF en dernière instance) et anti-nationaliste.
Sur ce point, les progrès de Sapir sont clairs aussi bien dans son dernier bouquin que dans toutes les interventions récentes sur son blog. Lordon est à la traîne.
Le commentaire encadré de Sapir à la fin concerne une sortie de L'Euro. On est très loin du Brexit puisque les "British" sont déjà hors-Schengen et hors-Euro.
Pour sortir de l'Euro, il faudra des mesures qu'on pourra qualifier "de gauche", c'est évident même si je préfère la référence Marxienne. Il est donc inutile d'en faire à l'avance tout un pataquès...
Le 1er vrai saut qualitatif sera quand un grand pays Européen décidera de se financer auprès de sa banque centrale selon les règles de l'ancien circuit du trésor reconstitué (PTZO) et non sur les marchés financiers...EN ATTENDANT MIEUX!
Je suppose que UKIP est pour Lordon un horrible parti xénophobe ou "d'extrême-droite" et que son triomphe le met mal à l'aise...
Il devrait visionner (s'l ne l'a pas déjà fait) le petit film "Brexit" que recommande Papy Asselineau sur le site UPR >
https://www.youtube.com/watch?v=aVcJyKR_lHgBON.
MOI AUSSI je me méfie de UKIP, mais pour d'autres raisons... la principale étant son financement par un banquier de la City of London proche des milieux mondialistes et le flou de son programme, s'il y en a bien un!
Finalement je préfère ce rabat-joie de Pierre Hillard et ceux qui pensent qu'un piège a été tendu par une fraction de l'oligarchie pour passer à une étape supérieure.
Je ne sais pas s'ils ont raison, mais leur raisonnement (qu'on pourrait rapprocher d'une "théorie du complot Brexit") tient la route...