Tout d'abord, je vous invite à regarder le documentaire d'Arte programmé pour mardi prochain "THORIUM, LA FACE GÂCHÉE DU NUCLÉAIRE" et d'ores et déjà visionnable en ligne : http://www.arte.tv/guide/fr/050775-000- ... autoplay=1
J'ai longtemps été anti-nucléaire, et en fait je le suis toujours dans les conditions actuelles.
Pour les raisons suivantes :
- problème complètement insoluble des déchets
- risque d'accident catastrophique, plusieurs fois confirmé : Three mile island, Tchernobyl, Fukushima
- sous-évaluation des coûts de production et donc surévaluation de la rentabilité de cette source d'énergie
- lien étroit depuis les origines entre nucléaire militaire et nucléaire civil qui conditionne les choix d'investissement
Depuis quelques temps, les USA nous bassinent de propagande sur la "révolution énergétique" du gaz de schiste, mais quiconque étudiant un minimum la question se rend compte facilement que ce n'est que de l'enfumage.
Le Thorium est-il une alternative au nucléaire actuel ?
Peut-être... L'option thorium a été écartée il y a quarante ans à l'époque où la recherche nucléaire était dominée par les militaires.
L'intérêt est de réduire considérablement le volume des déchets produits mais aussi de ramener le risque d'accident pratiquement à zéro.
En plus de cela, le Thorium est 4 fois plus abondant que l'uranium utilisé actuellement dans les centrales nucléaires à eau pressurisée, et surtout très également réparti entre régions du monde, ce qui éviterait peut-être des guerres futures pour le combustible.
Il y a aussi un lien entre Thorium et énergies renouvelables puisque l'extraction des terres rares permettant de concevoir des panneaux solaires produit du thorium à titre de déchet. C'est de cette façon que la France par exemple a acquis un stock de thorium qui pourrait théoriquement assurer sa consommation énergétique pour un siècle.
Actuellement la recherche sur la filière nucléaire au thorium (sels fondus) est au point mort. Le lobby nucléaire actuel s'oppose à toute recherche en ce sens puisqu'elle signerait leur arrêt de mort. Le libéralisme nous condamne en principe à ne plus jamais explorer cette voie. Seules des décisions politiques, et donc une prise de conscience des citoyens, pourraient permettre le redémarrage des travaux de recherche. La Chine est le seul pays actuel à poursuivre des recherches sur la filière Thorium, mais avec un niveau d'investissement insuffisant. Même si un État commençait aujourd'hui à investir dans la filière nucléaire des sels fondus, il faudrait une génération (20 à 30 ans) avant que la technologie soit opérationnelle.
Beaucoup d'entre nous ne verrons pas ce jour, bien sûr. Mais l'idée est intéressante en soi, pour ce qu'elle suppose de bouleversements économiques et géopolitiques à venir.